Évaluation pair-à-pair des contributions pair-à-pair

Évaluer les contributions

Il est également demandé aux étudiants d'évaluer les contributions des autres étudiants. Il s'agit de leur faire un retour sur l'effectivité du travail et de l'enrichissement que leur contribution permet.

Nous n'évaluons donc pas ici la performance de l'enseignement (l'effectivité des objectifs atteints par les apprenants), ou les moyens de l'enseignement (la qualité des supports, la dynamique de l'enseignant...), mais le fait que l'enseignement fait ou non travailler et permet ou non de s'enrichir.

Pourquoi évaluer les contributions ?

Celui qui réalise la contribution fournit également un travail, en l'évaluant nous lui permettons de mesurer la résistance de son propre travail, nous sommes son réel. Cette évaluation est le retour du réel sur l'effort de l'enseignant. Cela lui permet de mesurer notamment s'il doit continuer de travailler ou s'il peut passer à autre chose. L'évaluation est donc un devoir de ce point de vue.

Évaluer fait également partie du métier d'ingénieur, dès lors qu'il inclut - ce qui est généralement le cas - des fonctions de manager. Évaluer est un art complexe que l'ont ne peut jamais totalement maîtrisé, qui peut aider à au travail, ou au contraire lui être néfaste. Bien utiliser l'évaluation fait partir des compétences de l'ingénieur-manager.

Bien évaluer permet enfin d'apprendre à s'auto-évaluer, c'est à dire à réguler les modalités de son propre travail.

Comment évaluer les contributions ?

« L'évaluation est tout à la fois nécessaire et « impossible » (au sens d'une évaluation objective scientifique) dans la mesure ou l'essentiel du travail est de nature subjective, puisqu'il se produit lorsqu'un sujet convoque son être pour affronter les résistances du réel. Si l'évaluation sera toujours, par nature du travail vivant, insatisfaisante, un axe acceptable peut être esquissé si évaluateur et évalué partagent les quelques connaissances énoncées ici, et acceptent de commencer par produire ensemble les critères d'évaluation et abordent le processus comme un travail lui-même. (Nicolas Ponchaut & Nicolas Salzmann, 2014) »

Nous proposons ici de nous concentrer sur l'évaluation du travail induit par la contribution, ce qui pourrait être un indicateur, voire une reformulation, de la qualité pédagogique.

Nous partons du principe que :

  • tout enseignement qui ne fait pas travailler est inutile par définition (ou n'est pas un enseignement, il peut jouer un rôle de décompression très utile par ailleurs par exemple) ;

  • et tout enseignement qui fait travailler est utile puisqu'il permet l'accroissement, même si d'autres objectifs peuvent être recherchés par ailleurs

Le travail est donc nécessaire, sinon suffisant.

Grille d'évaluation et d'autoévaluation

La question à laquelle il est demandé de répondre lors de l'évaluation est :

Est-ce que la contribution était de nature à faire travailler et à enrichir les apprenants ?

Auto-évaluation

Chacun évaluera son travail sur l'effectivité de sa contribution : Est-ce que la contribution était de nature à faire travailler et à enrichir les apprenants ?

Évaluation par l'enseignant

L'enseignant n'est pas tout à fait un pair dans cet exercice, son évaluation se projettera évidemment sur le public cible et non sur lui même : Est-ce que la contribution était de nature à faire travailler et à enrichir les autres apprenants ?

Évaluation par les pairs

La question peut être traitée sur un plan pratique si je me suis pleinement engagé dans l'exercice en tant qu'apprenant, elle devient alors simplement : Est-ce que la contribution m'a effectivement fait travailler et m'a enrichi ?

Elle doit être traitée avec recul s'il se trouve que je ne me suis pas engagé, pour des raisons extérieure à la contribution (fatigue, désintérêt...) : Est-ce que je pense la contribution était de nature à me faire travailler et à m'enrichir si je m'y étais engagé ?

Échelle d'évaluation (sur 10)

  • 1-4 : La contribution ne permettait pas de bien travailler

  • 5-10 : La contribution permettait de travailler et de s'enrichir

La contribution ne permettait pas de bien travailler

La contribution ne permettait pas de travailler :

  • parce qu'il n'y avait pas de résistance (ça allait de soi, c'était trop facile) ;

  • et/ou parce que je n'ai pas été en mesure de fournir d'effort (je n'ai pas compris ce que je devais faire, que c'était trop compliqué) ;

  • et/ou parce que je n'ai pas été enrichi (j'ai fourni l'effort prescrit sans parvenir à y mettre du mien).

La contribution permettait de travailler et de s'enrichir

La contribution permettait de :

  • fournir un effort (significatif) ;

  • d'apprendre des choses nouvelles grâce à cet effort (ça n'allait pas de soi, j'y ai mis du mien et j'ai été enrichi).

Commentaires

Toutes les évaluations seront assorties d'un commentaire devant mettre en exergue ce qui a fait travailler (qu'est ce qui résistait, quel effort on a fourni, de quoi on s'est enrichi) et/ou ce qui a fait défaut.

Préambule aux évaluations des contributions : « Calibrage » et « Test »

Calibrage

Un premier questionnaire est proposé aux étudiants afin de calibrer l'échelle de notation

Évaluation des contributions - questions de « calibrage »

Complément

Les moyennes des réponses sont restituées aux étudiants pour qu'ils puissent se faire une idée des modes d'évaluation du groupe.

Test

Un second questionnaire est proposé afin de tester l'exercice sur un cours fait par l'enseignant (le second cours de l'année, le premier étant concernant généralement pour une part importante des aspects d'organisation)

Évaluation des contributions - question de « test »

Complément

Un retour est fait au groupe et à chaque étudiant sur sa compréhension de l'exercice d'évaluation.