Écrire autrement : de l'écriture graphique à l'écriture computationnelle

L'écriture numérique est une écriture graphique, elle procède du signe interprété par l'humain ; mais l'écriture numérique est aussi une écriture computationnelle, qui procède du calcul effectué par l'ordinateur.

Les questions posées par l'écriture numérique le sont à l'ingénieur qui conçoit les instruments d'écriture et de lecture. Quand se reposer sur le graphique, l'héritage culturel, les conditions de l'interprétation ? Quand se reposer sur le computationnel, le traitement, l'automatisation ? Comment articuler les deux dimensions ? Mais ces questions sont aussi - surtout - posées au citoyen, qui écrit, qui lit. Pourquoi verser dans le computationnel ? Est-il possible de faire autrement ? Comment y résister ? Pourquoi, par exemple, s'encombrer du WYSIWYM quand le WYSIWYG paraît si satisfaisant ?

Les outils que nous utilisons pour écrire instrumentent notre communication, notre pensée. Nous avons un intérêt direct à chercher à les comprendre en tant qu'instruments, pour s'en émanciper, éventuellement les maîtriser, au moins n'en être pas totalement esclaves. C'est l'idée du développement d'une littératie numérique.

Ces questions essentielles sont d'ordre méthodologique, c'est à dire que l'enjeu n'est pas de décider ce qu'il convient de faire, où placer les curseurs, défendre l'un contre l'autre. L'enjeu est de poser - et de reposer - ces questions. C'est ce que je nous invite à faire à travers cette série d'articles autour de l'écriture numérique.

Vous pensiez peut être n'en avoir rien à calculer, et pourtant...

Écriture computationnelle, WYSIWYM et accessibilité aux Rencontres Scenari 2015

  1. Pourquoi le WYSIWYM, un rappel... (S. Crozat)

  2. Accessibilité numérique avec le bilan du projet CAPA (L. Gaillard)